Les plus belles étapes des chemins de Compostelle

Les étapes des chemins de Compostelle à ne pas manquer !

Marcher vers Compostelle, ce n’est pas seulement avancer d’un point A à un point B. C’est traverser des paysages différents chaque jour, découvrir des villages pleins d’âme et vivre une aventure humaine profonde. Certaines étapes ont ce petit « quelque chose » en plus. Que vous soyez pèlerin aguerri ou simple randonneur curieux, ces itinéraires sont des invitations à ralentir, à regarder autrement… et à marcher avec le cœur aussi bien qu’avec les jambes.

Voici cinq étapes coups de cœur, en France et en Espagne, qui marquent les esprits de tous ceux qui les empruntent.

1. Voie du Puy : du Puy-en-Velay à Aumont-Aubrac  

Voici sans doute le point de départ le plus célèbre vers Compostelle. Depuis le parvis de la cathédrale du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, c’est toute une aventure qui commence : les sacs sont pleins, les jambes encore fraîches, et l’envie de marcher est à son comble. Ce tronçon jusqu’à Aumont-Aubrac, que nous proposons en 5 ou 7 jours, est une excellente initiation à l’itinérance : les étapes sont bien équilibrées, le rythme est doux, et chaque jour offre son lot de paysages et de rencontres.

On quitte la ville en grimpant doucement sur le plateau volcanique du Devès, vaste et silencieux, avant de plonger dans les gorges sauvages de l’Allier. Puis viennent les reliefs de la Margeride, riches en flore et en petits hameaux préservés. C’est un chemin de transition entre civilisation et solitude, idéal pour apprivoiser le pas du pèlerin. À Aumont-Aubrac, on sent déjà que quelque chose a changé en soi : le chemin a commencé à faire son œuvre.

2. De Conques à Cahors par la vallée du Célé  

Pour rejoindre Cahors depuis Conques, beaucoup suivent le GR65. Mais ceux qui bifurquent vers la vallée du Célé choisissent une option plus secrète. Cette variante, moins fréquentée, mais chargée de caractère, traverse l’un des tronçons les plus intimes et étonnants de la Via Podiensis.

Le chemin démarre tranquillement le long du Lot, puis s’élève vers les causses, ces vastes plateaux calcaires où les chênes rabougris, les mégalithes et les cigales accompagnent vos pas. Puis vient la descente vers les gorges du Célé. Espagnac-Sainte-Eulalie, Marcilhac-sur-Célé, Cabrerets, et bien sûr Saint-Cirq-Lapopie, bijou médiéval accroché à la pierre. Ce chemin est une plongée dans l’authenticité et la beauté brute. Et quand enfin Cahors se profile, c’est le cœur un peu plus ouvert qu’on y entre.

3. De Conques à Cordes-sur-Ciel  

Ce tronçon entre Conques et Cordes-sur-Ciel suit, lui aussi, un itinéraire moins connu du grand public. Il assure la liaison entre la voie du Puy-en-Velay et celle d’Arles, en traversant 4 départements : l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne, le Tarn et la Haute-Garonne. Un chemin confidentiel, loin de l’agitation, mais riche de paysages contrastés.

Dès la sortie de Conques, vous entrez dans un territoire au relief vivant : Rouergue, Quercy, gorges de l’Aveyron, pays albigeois… Chaque jour, le décor change. Et à chaque étape, une perle patrimoniale : Peyrusse-le-Roc et ses ruines spectaculaires, Villeneuve-d’Aveyron, Villefranche-de-Rouergue, Najac avec sa forteresse, et enfin Cordes-sur-Ciel, suspendue dans les nuages.

Le long du chemin, on croise encore des traces de dévotion à Saint-Jacques. L’accueil chaleureux et sincère, rappelle que ce chemin, bien que peu emprunté, porte en lui toute la dimension compostellane : silence et découvertes inattendues. Une alternative à découvrir pour celles et ceux qui cherchent un chemin hors des sentiers battus. 

4. Camino Francés en Espagne : de Logroño à Burgos  

C’est une des plus belles sections du Camino Francés, côté espagnol. Ici, on prend le temps d’explorer en douceur un paysage façonné par les vignes, les grandes plaines céréalières et les villages de pierre blonde posés au milieu des cultures.  

Outre les plaisirs gustatifs, les bodegas ne sont jamais bien loin. Cette portion du chemin est un petit bijou historique et architectural. À chaque étape, le passé ressurgit : Navarrete et ses vestiges jacquaires, Nájera et son monastère creusé dans la roche, Santo Domingo de la Calzada et sa cathédrale légendaire où un miracle aurait rendu la vie à une poule, San Juan de Ortega et son monastère.

En quittant les terres de la Rioja, les Montes de Oca se dressent sur votre route, couverts de chênes. L’arrivée à Burgos, dominée par sa cathédrale gothique, marque un tournant : ici, Santiago se rapproche.

5. Camino del Norte : de Santillana del Mar à Oviedo

Sur ce troisième tronçon du Camino del Norte, vous entrez au cœur des Asturies, une région sauvage. Depuis les ruelles pavées de Santillana del Mar, véritable musée à ciel ouvert, le chemin vous entraîne entre mer et montagne, au rythme des rias (estuaires), des plages sauvages comme Celorio ou San Antolín, et en toile de fond, les imposants Picos de Europa, dressés comme une muraille naturelle.

C’est un itinéraire où la nature semble constamment dialoguer avec la culture. Tout au long du parcours, vous croiserez d’innombrables traces du camino médiéval, parfois cachées dans la mousse ou le calcaire.  

Et parce que les Asturies, c’est aussi la générosité et la convivialité, on termine l’étape autour d’un verre de cidre local. L’arrivée à Oviedo, capitale asturienne et point de départ du Camino Primitivo, offre une transition parfaite pour les marcheurs curieux de changer de voie ou de rythme, sans jamais quitter l’esprit du chemin.